Nul n'entre ici s'il n'est géomètre

"Nul n'entre ici s'il n'est géomètre." C'est par cette phrase qu’Isaac Newton expliquait en son temps le fait que pour chaque science, pour chaque domaine, il nous faut des spécialistes, des gens qui ont la totalité du savoir dans la mesure du possible. Pour emprunter l’expression du grand d philosophe Aristote.

Ceci pour dire que jusqu'ici, Denis Sassou NGuesso s'est trompé dans sa façon de gérer le Congo, il a souvent fait des mauvais choix. Mais ce n'est pas de sa faute car il n'a jamais appris la science, l'art de gérer la cité. D'autre part, en prenant le pouvoir depuis le coup d’Etat de 1997, il ne fait pas l'effort d'apprendre à gérer une république, un Etat. Il n’a aucune notion de ce qu’on appelle assiette de l’Etat, le budget (produits et charges, pour faire simple), politiques sociales, politiques de santé publique, économie politique… Bref, il fait du bricolage.

Aujourd'hui, le Congo est la risée de tout le monde. Le Congo-Brazzaville est rempli d’étrangers dont on ne sait comment ils sont arrivés comment ils vivent. Même les pays que le Congo avait soutenu, épaulé, appuyé et porté pour l’accession à l’indépendance nous agressent. Les Congolais ont l’impression d’être pris en otage dans leur propre pays.

Avec l'occupation angolaise, Sassou est pris à son propre jeu, à son propre piège.

Le drame est que ce président ne connait rien en géopolitique et géostratégie. Ce qui l'intéresse ce sont les intrigues, un peu d'espionnage contre ses amis, terroriser la population, faire peur à sa tribu en affirmant que « sans moi, vous serez pourchasser par on ne sait quoi… »

L’armée angolaise est une armée en guerre. Le Congo et les pays voisins devraient toujours s'en méfier. Il s'agit d'un pays hyper armé et il n'y a pas l'équilibre des forces dans la région.0Et le problème des chefs d’Etats africains c’est qu’ils se croient des frères. On n’a pas besoin de pays frères, on a besoin des Etats qui se respectent sans que les présidents se considèrent comme des frères.

Pour les motifs, il y a le fer de Kimongo (convoité par des pays autres que l'Angola, ce dernier n'étant qu'une marionnette et je sais à quel pays asiatique je pense: "la Chine"), la volonté de prendre les rebelles des FLEC en étau, emmerder Sassou pour asseoir l'hégémonie de l'Angola et de Dos Santos en Afrique centrale.

Nous sommes à une époque où même certains pays africains, à l'instar des pays européens au 17ème, 18ème, 19ème ou début du 20ème, veulent définir les contours de leur politique et influence sous régionales et régionales. L'Afrique du Sud est un exemple en la matière. Je peux ajouter le Tchad (au Mali), le Nigéria (au Mali et en Côte-d’Ivoire) et aujourd'hui l'Angola (qui est déjà intervenu au Congo-Brazzaville en 1997 et au Congo-Kinshasa.

Il est important pour notre pays le Congo-Brazzaville de faire appel à François Hollande. Je sais que ce dernier n'aime pas Sassou, mais il s'agit là de la politique de pré carré français en Afrique qui est aussi menacée.

En effet, en perdant le Congo, la France court le risque de nuire à sa stratégie et sa politique étrangère. En vérité, sans l'Afrique francophone, la France n'a plus de politique internationale globale.

Si Sassou le souhaite, qu'il fasse appel aux Congolais, spécialistes des questions internationales: politique internationale, finance internationale, stratégie internationale, géopolitique, géostratégie... Mais aussi des médecins, infirmières, caissières, juristes… tout cadre ayant le sentiment national dans le cœur.

Le temps nous est compté. Soit nous nous mettons au travail dès maintenant, soit nous allons disparaître. Le territoire congolais restera certainement, mais le mélange des populations fera que de nouvelles langues vont naître et des identités vont disparaître. Et ce phénomène, les historiens le connaissent.

J’invite donc tout Congolais qui aime son pays à donner sa contribution intellectuelle et professionnelle pour que le pays avance.

Mid Dids

Master degree en politique internationale

Université Fudan

Shanghai, Chine